Marion Escoffier nous partage son expérience anglaise depuis le Brexit
Diplômée de l’Edhec en 2011, j’ai travaillé peu de temps dans la mode à Paris, avant de suivre mon mari et de m’installer à Londres en janvier 2013. Nous vivons dans le Sud-Est de Londres, à Honor Oak Park, un quartier très vert et résidentiel avec nos deux enfants de 1 et 4 ans. Après près de 9 ans chez Hackett, marque de prêt à porter britannique, j’ai rejoint début Mars PVH (marques Tommy Hilfiger et Calvin Klein), en tant que “Wholesale Operations Manager” où je lead une team de 7 personnes.
La situation pour les expatriés français au Royaume-Uni depuis le Brexit
Depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne le 31 décembre 2020, il faut désormais avoir un “pre-settled or settled status“. Pour toute personne au Royaume-Uni, cela a pu être obtenu très facilement. Cependant pour toute personne souhaitant y travailler, il faut maintenant faire une demande de visa. Et peu d’entreprises sponsorisent pour des visas. Pour nous, notre vie de tous les jours n’a pas vraiment été́ affectée. Nous pouvons toujours travailler où nous le souhaitons, et avons même plus de chances de trouver un nouveau travail facilement, car les entreprises ne peuvent plus recruter les talents à l’étranger. Il faut dire que nous avons aussi moins ressenti l’impact du Brexit, car le Covid est arrivé 3 mois après, et s’en sont suivis de nombreux confinements.
Entre 2019 et 2021, plus de 10 000 Français ont quitté le Royaume-Uni, pour de diverses raisons. Soit, car ils se sentaient désormais “étrangers”, soit car leurs entreprises ont été relocalisées en Union Européenne (comme ce fut le cas pour de nombreuses banques), mais surtout le Covid a beaucoup aidé dans cet exode. Il est donc difficile de quantifier combien d’expatriés sont réellement partis à cause du Brexit.
Et la suite ?
À l’heure actuelle il n’y a plus de visas pour les étudiants expats ou les jeunes au pair. Nous ne pouvons plus recruter de stagiaires européens et leur permettre de découvrir un nouveau pays tout en perfectionnant leur anglais. Mais aussi le marché́ de l’emploi notamment dans la restauration où beaucoup de francophones travaillent est en difficulté, car beaucoup ont du mal à recruter. J’espère donc que de nouvelles règles seront mises en place dans ce sens.